tyler

ERNAUX, Annie, La place, Paris, Gallimard, 1983

Ernaux-Briot David : Les années Super 8, [en ligne], Arte, 2021

https://www.arte.tv/fr/videos/101402-000-A/les-annees-super-8/

ERIBON, Didier, Retour à Reims, Paris, Flammarion, 2009

«Le travail est donc aujourd’hui partout.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«[...] honte de sa paresse.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Le mot ‘victimisation’ est une stratégie rhétorique et politique des dominants pour réduire les dominés à une forme de honte et de silence.»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique, Paris, PUF, 2021

«Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne le capitalisme. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit... Notre époque est, dit-on le siècle du travail ; en effet le siècle de la douleur, de la misère et de la corruption. »


LAFARGUE, Paul, Le droit à la paresse, Paris, Poche, 2009

«On trouve d’abord la distinction entre travail productif et improductif, et un peu plus tard, la différenciation du travail qualifié et du travail non qualifié, et enfin, dominant cette double division de toutes les activités entre travail manuel et travail intellectuel.»


ARENDT, Hannah, Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 1983

«Or, nous faisons dorénavant face à un sentiment d’épuisement bien plus profond, bien plus généralisé, une impression de stérilté culturelle et politique.»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative? , Genève, Entremonde, 2019

«Si vous ne me croyez pas, observez les visages épuisés et tristes autour de vous dans le métro dans les grandes villes des pays industrialisés : Londres, Tokyo, New York, Paris, entre 8 et 9 heures du matin. En bonne santé? Certainement pas. Riches? Non, ou ils ne se trouveraient pas dans le métro à cette heure. En réalité, les travailleurs les plus mals payés sont ceux qui voyagent le plus tôt. Sages? Comment serait-ce possible s’ils ont choisi un tel rythme?»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Est-ce-qu’on ne pourrait pas penser un projet de société qui romprait avec la valorisation du travail?»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique , Paris, PUF, 2021

«Nous avons un emploi. Un emploi! Le sommet de nos existences! La réponse à tout!»


«L’idée que le ‘travail’ puisse être la réponse à tous nos soucis, individuels et sociaux, est un des mythes les plus pernicieux de la société moderne. Il est promu par les politiciens, les parents, les moralistes sévissant dans les journaux, les industriels, la droite comme la gauche. Le paradis, disent-ils, c’est le plein emploi. [...] Même si durant notre enfance, nous avons entendu nos parents se plaindre chaque soir de leur patron ou de leurs collègues, cela ne nous a pas dégoûtés pour autant du monde du travail. [...] écart entre la promesse et la réalité.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Pour autant qu’on puisse en juger d’après ces cas, la principale différence entre le public et le privé ne tient pas au fait que l’un des deux serait plus susceptible que l’autre de générer des tâches absurdes, ni même au contenu des tâches en question. La principale différence, c’est que, dans le privé, ces tâches ont toutes les chances d’être beaucoup plus étroitement surveillées.»


GRAEBER, David, Bullshit Jobs, Les Liens qui Libèrent, 2018

«C’est pourquoi ce que l’on vend et ce que l’on achète sur le marché du travail, ce n’est pas le talent individuel, c’est une ‘force de travail’ dont tous les êtres humains devraient posséder à peu près la même quantité.»


ARENDT, Hannah, Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 1983

GRAEBER, David, Bureaucratie, Les Liens qui Libèrent, 2017

Takala Pilvi, The Trainee, [en ligne], Viméo, 2008 https://vimeo.com/119535540

Lecuivre Vivian , Travail : les nouvelles conditions, [en ligne], France Culture, 2019

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie- travail-les-nouvelles-conditions

Travail : Travail, salaire, profit, [en ligne], Youtube, 2021 https://www.youtube.com/watch?v=RnPa1jnoAew

«Réel signifie la mort du social : il désigne les entreprises qui réagissent à la hausse de leurs profits non pas par des augmentations de salaire ou de meilleur conditions de travail, mais par [...] la réduction des effectifs (le licenciement de la force de travail permanente dans le but de former une masse variable de travailleurs à temps partiel ou freelance, sans avantage ni sécurité de l’emploi).»

FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative?, Genève, Entremonde, 2019

«La société ne nous autorise pas à être malade, ou au mieux, elle préférerait que nous soyons comme des automates impassibles.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue,Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

Sauzet Mathilde , Mierle Laderman Ukeles : l’art de la maintenance, [en ligne], Strabic, 2018

http://strabic.fr/Mierle-Laderman-Ukeles-Sanitation

STIEGLER, Bernard, L’emploi est mort, vive le travail, Paris, Mille et une Nuit, 2015

THOMPSON, Edwart, Temps, discipline du travail et capitalisme industriel, Paris, La Fabrique, 2014

SVENDSEN, Lars, Le travail, gagner sa vie, à quel prix?, Paris, Autrement, 2013

LEBLANC, Guillaume, Gagner sa vie à la perdre, Paris, Gallimard, 2008

«Il faut vraiment que je rentre, demain je me lève tôt.»


Le temps personnel est rongé par le temps professionnel, il est normal d’arriver en forme au travail, comme rentrer éreinté du travail paraît aussi être dans la norme. Basculement à questionner.


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Tous ces travailleurs solitaires assis aux fenêtres mastiquant sans joie, lisant le journal ou fixant leur regard sur la rue offrent un bien triste spectacle.»


«Loin d’être des aires de détentes, ces endroits sont des lieux de garage pour les machines du travail, des stations essence pour humains»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

Louis Zerathe, Travail et Fatigue, 2022

FEDERICI, Silvia, Le capitalisme patriarcal, Paris, La Fabrique, 2019

«Il est plus facile d’imaginer la fin du monde que celle du capitalisme»


«stérilité»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative?, Genève, Entremonde, 2019

«Socialisme de coût, privatisation : c’est la logique du capitalisme.»


Le bien-être et sa réalité : s’agit-il d’un bien-être réel ou fictif? Est-il obtenu au détriment d’un bien général?


KEUCHEYAN, Razmig, Les besoins artificiels, comment sortir du consumérisme?, Paris, Zone, 2019

«Le nouveau capitalisme est un régime de pouvoir souvent illisible.»


SENNETT, Richard, Le travail sans qualité, Les conséquences humaines de la flexibilité, Paris, Albin Michel, 2000

«Va-t-on enfin s’attarder sur ce qui fonctionne mal?»


Ici, il est question de l’hôpital qui en lui-même à un écosystème bien particulier. Mais tous les exemples évoqués sont réels dans d’autres structures et institutions. Cette lecture est venue après mes questionnements sur mon travail au sein de ces structures de santé, et comment j’ai pu vivre mon passage là-bas.


PEYROMAURE, Michaël, Hôpital, ce qu’on ne vous a jamais dit..., Paris Albin Michel, 2020

«Mais on pourrait tout autant renverser la perspective et se dire : tout cela est-il vraiment aussi vain qu’il y paraît, puisque c’est ce même système économique qui me permet de faire vivre les miens? Voulons-nous réellement remettre en cause le capitalisme? Et si ce qu’il produit d’absurde était simplement dans l’ordre des choses?»


GRAEBER, David, Bullshit Jobs, Les Liens qui Libèrent, 2018

«Il faut garder à l’esprit à la fois que le capitalisme est une structure impersonnelle, hyperabstraite et qu’il ne serait rien sans notre coopération.»


«De telles angoisses ont tendance à susciter une oscillation bipolaire : l’espoir ‘messianique faible’ qu’il doit y avoir quelque chose de nouveau sur le point de survenir laisse place à la conviction morose que rien de neuf ne peut jamais arriver.»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative?, Genève, Entremonde, 2019

«De quoi a-t-on vraiment besoin?»


KEUCHEYAN, Razmig, Les besoins artificiels, comment sortir du consumérisme?, Paris, Zone, 2019

«Ces collectifs contiennent pourtant une leçon essentielle pour qui s’intéresse à la question des besoins. Seule l’interaction avec autrui est suceptible de faire prendre conscience à la personne de ce dont elle a besoin, de ce dont elle a vraiment besoin, et par conséquent de ce qui est superflu.»


KEUCHEYAN, Razmig, Les besoins artificiels, comment sortir du consumérisme?, Paris, Zone, 2019

«Nous nous endettons pour satisfaire nos désirs et nous continuons de travailler pour rembourser nos dettes.»


«[...] travail asservi [...]»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

Macron Emmanuel, Adresse aux Français, [en ligne], Elysée, 2020

https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/03/12/adresse-aux-francais


Euronews : Je traverse la rue et je vous en trouve, [en ligne],Youtube, 2018

https://www.youtube.com/watch?v=FHMy6DhOXrI

article associé :

https://fr.euronews.com/2018/09/17/je-traverse-la-rue-et-je-vous-en-trouve-macron-se-mue-en-conseiller-pole-emploi

Témoignage

«Pour moi, un boulot à une valeur dès lors qu’il satisfait un besoin préexistant, ou qu’il crée un produit ou un service auquel les gens n’avaient pas pensé et qui, d’une manière ou d’une autre, va améliorer ou embellir leur vie. Je crois que ça fait longtemps que la majorité des jobs ne font plus ça. Dans la plupart des industries, l’offre a largement dépassé la demande. Maintenant, c’est la demande qu’on fabrique. Mon travail, ça : fabriquer de la demande en créant un manque et, parallèlement, survendre l’utilité des produits proposés pour combler ce manque. Au fond, c’est plus ou moins le boulot de toute personne qui travaille dans ou pour l’industrie de la pub. Dans la mesure où, désormais, la principale méthode pour vendre un produit et d’embobiner les gens afin qu’ils croient en avoir besoin, vous aurez du mal à soutenir que ce ne sont pas des jobs à la con.»


GRAEBER, David, Bullshit Jobs, Les Liens qui Libèrent, 2018

«Il ne peuvent pas se permettre d’être généreux car leur richesse dépend de la misère des autres.»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique, Paris, PUF, 2021

«Nous vivons en contradiction remarquait Badiou.»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative? , Genève, Entremonde, 2019


«On nous présente un état des choses profondément inégalitaire, dans lequel toute existence est mesurée en termes uniquement monétaires. Pour justifier leur conservatisme, les thurifaires de l’ordre établi ne peuvent pas vraiment qualifier celui-ci d’idéal ou de merveilleux. Ils ont donc au contraire décidé de dire que tout le reste est horrible. Bien-sûr, disent-ils, il est possible qu’on ne vive pas dans une situation ou règne le bien parfait. Mais nous avons de la chance de ne pas vivre dans une situation ou règne le mal. Notre démocratie n’est pas parfaite. Mais elle est meilleure que les dictatures sanglantes. Le capitalisme est injuste. Mais il n’est pas criminel comme le stalinisme. Nous laissons des millions d’Africains mourir du SIDA, mais nous ne faisons pas de déclarations nationalistes racistes comme Milosevic. Nous tuons des Irakiens avec nos avions, mais nous ne leur tranchons pas la gorge avec des machettes comme cela se pratique au Rwanda, etc...»


BADIOU, Alain, L’esthétique du mal, Caen, Nous, 2009

Terranova Fabrizio : Donna Haraway : STORY TELLING - EARTHLY SURVIVAL , [en ligne], Viméo, 2016

Non disponible

«La question n’est donc pas : est-ce que celles et ceux qui gouvernent savent, mais : pourquoi gouvernent-ils comme ils gouvernent, sachant ce qu’ils savent?»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique, Paris, PUF, 2021


«En effet, la majorité des individus les plus nuisibles de la planète n’ont pas conscience de l’être. Ou alors, ils se laissent bercer par les fables que leurs inventent l’essaim de laquais et de béni-oui-oui qui s’agglutinent autour d’eux pour faire croire qu’ils font le bien.»


GRAEBER, David, Bullshit Jobs, Les Liens qui Libèrent, 2018

WACHOWSKI, Lana, Lilly, WACHOWSKI, Matrix, Etats-Unis, Warner Bros, 1999

les premières années

les premières années de ta vie

elles

elles sont faites
  • d'observation
  • d'appréhension
  • de mimétisme
  • d'assimilation
  • de sociabilisation
  • d'adaptation

à ce qui t'entoure

à ce monde dans lequel

je vis

tu vas évoluer

tu jauges

tu évalues

tu testes

tu apprends

constamment

tu apprends

ou plûtot

on

on t'apprend

j'ai appris

tu te souviens

tu te souviens que t'as appris à
  • marcher
  • manger
  • parler
  • lire
  • voir
  • comprendre
  • interagir
  • exprimer
  • attendre
  • aimer

convenablement

tu as appris à tout faire

convenablement

tu as appris à te faire petit

comme

tu as appris à t'affirmer

m'adapter

tu as appris à observer

dans cette temporalité

tu as compris

tu as compris avant même de pouvoir poser des mots dessus

planning

cadence

rythme

temps

occupations

échanges

travail

par instinct tu répètes ces gestes

par instinct tu fais

par instinct tu ne penses plus à ces gestes

tu fais

tu es pris dedans

tu t’en rendras compte plus tard

pour l’instant

tu es à l’intérieur

tu es dans l’illusion

la première institution à laquelle je me confronte

tu ne le sais toujours pas

mais

tu es confronté
  • à de nouveaux apprentissages
  • à de nouvelles personnes
  • à de nouveaux défis
tu es confronté
  • à de nouvelles normes
  • à de nouveaux codes

tu commences à prendre conscience de certaines choses

tu dois réussir

impérativement

tu te dois de suivre la logique

leur logique

tu te dois de suivre le chemin

préétablie

tu dois acquérir des compétences

tu dois acquérir ces compétences dans l’ordre

tu dois acquérir ces compétences dans l’ordre auquel cas

tu es moyen

tu es faible

tu es défaillant

tu es imbécile

tu es fainéant

tu es mis à l’écart

tu es problématique

il n’y a pas de place pour la nuance

il n’y a pas de place pour la différence

il n’y a pas de place

ou

il n’y a pas de temps

tu apprends
  • que l’échec n’est pas concevable
  • que la réussite est le seul mot d’ordre

le sens de la réussite

le sens de l’échec

quel regard

quelle définition

pour qui

à quel moment

que la
  • hiérarchisation des individus est déjà présente
  • comparaison
  • concurrence
  • jugement

tu essayes de négocier

tu essayes de contrer

tu essayes de lutter

et aussi

tu commences à assimiler

sans complètement m’adapter

ils t’imposent ce qu’ils envisagent pour toi

tu ne comprends pas

tu ne comprends pas ce qu’ils voient en toi

car

tu ne comprends pas encore que tu es depuis longtemps

déjà catégorisé

déjà jugé

déjà rangé

déjà comparé

tu es un stéréotype social

tu es facilement comparable

tu es facilement classable

pour eux

tu n’es qu’une statistique

je ne peux pas lutter contre la fatalité

mais pour l’instant

tu caresses seulement cette perception

tu effleures seulement le début de tes futures problématiques

et

il passe

tu grandis

tu apprends

tu apprends toujours

encore

maintenant tu réalises que tu peux mettre les mots dessus

car

tu comprends

tu comprends que tu as des devoirs

tu comprends que ton temps libre est limité

tu comprends que tu passes plus de temps à travailler

aussi

tu comprends de plus en plus ta mère

ma mère

tu comprends sa fatigue

tu comprends son impatience

tu comprends sa détresse

face au manque de temps

parce que toi aussi

tu connais déjà cette fatigue

tu connais déjà ces réveils

tu connais déjà le rythme

tu connais déjà la cadence

la frustration

à ton échelle

tu sais

il commence déjà à manquer

il commence déjà à manquer

car

tu veux l’aider

ma mère

pour la première fois

tu dois aller là-bas

tu dois aller là-bas pas par envie

tu te rends compte qu’il faut commencer quelque part

tu te rends compte qu’il faut aider

je dois soulager ma mère

tu ne te rends pas spécialement compte

tu ne vois que les avantages

tu réalises que tu peux de plus en plus
  • te faire plaisir
  • faire plaisir autour de toi
  • profiter de la vie
  • autrement

depuis toujours

depuis toujours si tu réfléchis

on t’explique que c’est normal

d’aller au travail

on t’explique que c’est dans la suite logique des choses

d’aller au travail

on t’explique que tu fais des études pour

aller au travail

la fameuse logique

au début

on ne t’explique pas clairement ce que tu vas faire

tu penses qu’en échange d’un temps donné

tu vas recevoir un montant donné

l’argent

le salaire

la fameuse clé pour subvenir à mes besoins

tu vis ta première expérience en tant que salarié

tu sais qu’elle n’est que temporaire

malgré tout

tu passes du temps dans ces structures

tu passes assez de temps dans ces structures pour te rendre à l’évidence

l’illusion n’est plus

tu observes

tu te mets en retrait

tu ne te sens pas légitime

car

tu n’es que de passage

mais

tu vois le travail

ce qu’il est au fond

ce qu’il est actuellement

ce qu’il sera sûrement pour toi

tu vois
  • le manque de temps
  • la pression
  • l’énergie engagée
  • la charge mentale
  • la dégradation physique
  • le manque de rémunération
  • le manque de considération
  • le manque de respect
  • les méandres de la bureaucratie
  • l’absurdité administrative
  • le manque de logique
  • la déshumanisation du personnel
  • le manque de cohésion
  • l’individualisation grandissante
  • l’invisibilité du collectif

la liste est tellement longue

la logique

pour quoi faire

?

tu vois
  • qu’il faut toujours faire plus
  • qu’il faut toujours aller plus vite
  • qu’il faut toujours faire mieux avec le même temps

je suis aliénée par le rythme

je ne pense à rien d’autre qu’à tenir le rythme

qui m’impose ce rythme

?

pour autant

tu ne vois pas ton salaire augmenter

mais

tu ne peux pas te plaindre

tu es remplaçable

tu es précaire

si

tu ne tiens pas la cadence

quelqu’un d’autre le fera

si

tu ne sais pas te taire

quelqu’un d’autre le fera

si

tu ne sais pas faire semblant

quelqu’un d’autre le fera

et si

tu ne peux plus faire semblant

tu continues parce que tu es dans le besoin

tu continues parce que tu es dépendante de ce système

tu continues
  • parce que tu as en besoin
  • pour survivre

je lutte

je suis en contradiction permanente

je sais que mes actes

je sais que mes pensées

je sais

je sais que tout est contradictoire

mais

pour l’instant

j’ai besoin de répéter ces gestes

j’ai besoin de répéter ces automatismes

je continue

tu continues
  • car tu ne sais pas faire autrement
  • car tu ne sais pas faire autrement
  • car tu ne sais pas faire autrement

je suis ailleurs

je me demande ce que je fais là

je me demande pourquoi je répète ces gestes

je continue inlassablement

je continue alors que je rejette ce système

je le rejette mais j’en ai besoin

je suis un imposteur

je suis fatiguée

tu continues de profiter de ces structures

tu continues

tu continues encore

tu continues

tu continues tant bien que mal à subvenir à tes besoins

et

tu t’aperçois que malgré tous tes efforts

tu ne peux pas subvenir à tes besoins

tu ne peux pas subvenir dignement à tes besoins

tu ne peux pas

et surtout

tu ne peux pas sacrifier encore plus de temps

tu ne peux pas sacrifier encore plus de temps à l’école
  • pour l’argent
  • pour profiter plus
  • "pour vivre normalement"
  • pour vivre normalement

tu n’as de toute façon pas assez de temps

tu comprends que tu es pris dans cette boucle

je me suis oubliée

je me suis oubliée pendant des années

je me suis oubliée

et maintenant

?

tu comprends que tu as passé plus de temps
  • à travailler
  • à te sacrifier
  • à te justifier
  • à t’excuser
  • à décliner
  • à t’écarter
  • à te renfermer

tu ne l’as pas vu arriver

mais

elle est là

elle est là

ta vérité

tu te sens seul

tu te sens seul et tu n’as pas de solutions

tu te sens seul

et

tu n’arrives toujours pas

tu n’arrives toujours pas à subvenir à tes besoins

tu te sens seul alors que

tu te sens seul alors que tu n’es pas un cas isolé

mais

tu n’arrives toujours pas à subvenir pleinement à tes besoins

putain de frustration

tu vois le temps passer

tu culpabilises

tu culpabilises car tu les vois

tu les vois pour la plupart

tu les vois accepter cette réalité

tu les vois accepter

tu les vois avancer

tu les vois années après années

tu les vois réussir

tu les vois avancer

tu les vois se prendre au jeu

ce jeu auquel tu aimerais participer

ce jeu auquel tu aimerais participer mais pour lequel

tu te poses autant de questions

sans réponses

je fais le strict minimum

je fais moins qu’avant

je fais moins qu’au début

je

je me demande si c’est de ma faute

je me demande si je gère correctement

je

je passe mon temps à réfléchir

je passe mon temps à chercher des solutions

je culpabilise

je tourne en rond

je tourne en rond sans cesse

tu sais que c’est assez paradoxal

tu sais que ça ne sera pas toujours comme ça

mais

tu ne sais pas réellement comment ça sera

pour toi

plus tard

tu ressens seulement
  • l’incertitude
  • l’insécurité
  • la confusion
  • la précarité
  • le flottement
  • l’hésitation
  • la solitude
  • le manque de projection
  • le manque de perspective
  • le manque
  • le manque de long terme

tu le ressens

tu le ressens très profondément que tout va trop vite

tu l’as vu évoluer

tu l’as vu changer

tu ne sais pas quand

tu sais juste que tu perds
  • plus facilement pied
  • plus rapidemment

tu le sens

tu le sens que rien n’est stable

est-ce qu’elle aussi

est-ce qu’elle aussi elle le ressentait

est-ce qu’elle aussi elle le ressentait comme ça

époque

ou

passage obligatoire

transition

je veux savoir

je veux absolument tout savoir

en parallèle

tu compares tout ce que tu crois savoir

tu compares tout ce que tu crois savoir avec ton actualité

ta réalité

cette société

ce schéma

ce système

tu remarques

tu remarques que rien

tu remarques que vraiment rien ne peut le faire flancher

tu remarques que malgré tout ce qu’il pourra se passer

humainement

sanitairement

socialement

économiquement

mondialement

rien ne le fait flancher

tu arrives à percevoir qu’il s’auto alimente continuellement

tu arrives à percevoir qu’il rebondit à chaque crise

tu arrives à percevoir qu’il s’épanouit grâce
  • à la misère
  • à la peur
  • à l’instabilité
  • à l’insécurité
  • à la précarité
  • à tout
  • à tout finalement

tu le vois

tu le vois ce système comme une bête

une bête qui se régénère continuellement

tu le vois de plus en plus

tu vois ses effets dévastateurs

tu le vois comme un nuisible

ce système

et avec ça

tu n’arrives toujours pas à comprendre

tu n’arrives toujours pas à comprendre comment peut-on rester dans cette logique

tu n’arrives toujours pas à comprendre comment
  • il peut se maintenir
  • il peut se valoir
  • il peut rester en place
  • il peut se vendre comme modèle

durable

tu n’arrives toujours pas à comprendre

je ne peux pas tolérer

je ne peux pas concevoir

concevoir d’être perçue comme

un chiffre

une donnée

une classe sociale

un compte en banque

un pourcentage

tu n’arrives toujours pas à comprendre

je ne suis pas qu’une consommatrice

je ne me résume pas qu’à l’achat ou la vente

j’ai des besoins

j’ai des besoins que cette société ne tolère pas

j’ai besoin de me sentir en accord avec ce que l’on me propose

j’ai besoin de me sentir bien

j’ai besoin de ne pas avoir l’impression

sous couvert de ma classe sociale

sous couvert de mon genre

sous couvert de mon parcours

j’ai besoin de ne pas avoir l’impression d’être du bétail

j’ai besoin de ne pas avoir l’impression

finalement

j’ai besoin de ne pas avoir l’impression d’être prise pour une conne

tu continues à penser plus largement

tu continues à penser plus largement

mais

malgré tout

tu continues à vouloir de la simplicité

malgré tout

je veux vivre dans une société plus simple

je veux vivre dans une société qui se soucie de l’être

je veux vivre dans une société qui se soucie de l’environnement

je veux vivre dans une société qui se soucie de l’avenir

je veux naïvement croire

qu’il est possible de faire passer nos besoins avant

qu’il est possible de vivre plus équitablement

ensemble

qu’il est possible de contrer

ce capitalisme

ce capitalisme enraciné tellement profondément

qu’il nous bouffe dans tous les aspects de nos vies

de toutes les vies

tu continues à vouloir de la simplicité

là-dedans

tu reviens à la base des choses

tes besoins sont-ils satisfaits

?

tes besoins vitaux

tes besoins physiques

tes besoins psychologiques

tes besoins sociaux

tes besoins
  • personnels
  • intimes

pas tous

instable

irrégulier

incertain

leur appât

l’argent

le consommable

le divertissement

la promesse d’un temps libre comblé

le contrat est signé

l’argent

l’argent quoi qu’il arrive

l’argent quoi qu’il en coûte

l’argent quoi qu’il t’arrive

l’argent

le nerf de la guerre

il est omniprésent

il s’immisce dans tes choix

l’argent plutôt que

l’argent à la place de

il s’incruste

peu à peu

il infecte

il prend de plus en plus de place

il est central

omniprésent

tu vois qu’autour de toi tout se résume à ça

l’argent

l’échange

le profit

tu remarques que plus rien n’a d’importance

tu remarques que plus rien n’a d’importance à part ça

tu le sens

tu le sens profondément

que tout gravite autour de ça

l’argent

tout se règle avec

tout se délite avec

tout

tout est en contradiction

permanente

et

il passe

il passe toujours aussi vite

tu te sens léthargique

inanimée

avec tout ça

tu n’est pas à l’aise

tu n’est pas à l’aise avec l’idée de ne pas maîtriser
  • tous ces changements
  • toutes ces évolutions

tu ne maîtrise pas complètement toutes ces notions

tu ne maîtrise pas

mais

tu tends à

tu essayes de

tu tentes

je tâtonne

j’hésite

je suis encore perplexe

je suis encore

sur le chemin

entre deux choses

entre deux

entre

tu sens

tu sens qu’il est nécessaire d’exprimer

cette réalité

cette banalité

cette généralité

cette peur

cette hésitation

cet enchaînement

finalement

cette évolution

tu sens qu’il est nécessaire de mettre à plat

ce tout

et

avec lui

tu commences à saisir que toute cette porosité

peu à peu

tu commences à saisir que toute cette porosité se resserre

est-ce vraiment nécessaire de toujours être au clair

est-ce vraiment nécessaire de toujours être plus précis

est-ce vraiment nécessaire de toujours être dans l’analyse

je veux avancer

je veux avancer sans avoir constamment l’impression de mal faire

et

Espitallier, Jean-Michel, Pièce détachés, une antologie de la poésies française aujourd’hui, Paris, Pocket, 2000

Christophe Tarkos, Bernard Heidsieck, Nathalie Quintane, Dominique Fourcade, Charles Pannequin

«Ainsi que la plupart des gens de ma génération, j’ai été élevé selon le principe que l’oisiveté est mère de tous les vices. Comme j’étais un enfant pétri de vertu, je croyais tout ce qu’on me disait, et je me suis ainsi doté d’une conscience qui m’a contraint à peiner au travail toute ma vie. Cependant, si mes actions ont toujours été soumises à ma conscience, mes idées en revanche, ont subi une révolution.»


RUSSELL, Bertrand, L’éloge de l’oisiveté, Paris, Edition Allia, 2013

«La distance cynique n’est qu’une façon [...] de rester aveugle à la puissance structurelle du fantasme idéologique : même si nous ne prenons pas les choses sérieusement, même si nous les tenons avec ironie, nous les faisont quand même.»


ZIZEK, Slavoj, The sublime object of ideology (2011), Londres, Verso, 1989

«I WOULD PREFER NOT TO»


MELVILLE, Herman, Bartleby, Putnam’s Monthly Magazine, New York, 1853

«La vitesse est devenue notre prison et nous sommes tous atteints du même virus : la ‘fast life’, qui bouleverse nos habitudes et nous poursuit jusque dans nos foyers.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Le tire-au-flanc éprouve du plaisir à ne pas travailler alors qu’il le devrait.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Etre paresseux signifie prendre du temps pour la vraie vie.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Le système s’immisçait encore dans la vie quotidienne des gens comme il l’avait toujours fait : succès et échec, domination et soumission, aliénation et consommation.»


SENNETT, Richard, Le travail sans qualité, Les conséquences humaines de la flexibilité, Paris, Albin Michel, 2000

«Ils commettent un acte de rébellion contre le travail. [...] il s’agit de vivre le moment présent, de faire un pied de nez à l’autorité.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

Holzer Jenny, Truisms, 1979

«J’ai même entendu parler d’usines aux Etats-Unis où bien des ouvriers qui triment sur les chaînes d’assemblages ignoraient ce qu’ils fabriquaient au juste [...] ils n’en étaient pas moins convaincus que leur boulot était utile ; simplement, ils ne savaient pas en quoi.»


GRAEBER, David, Bullshit Jobs , Les Liens qui Libèrent, 2018

«L’usine c’est pour les sous

Un boulot alimentaire

Comme on dit

[...]»


«[...]

J’éprouve un sentiment très aigu d’être au monde

En adéquation presque spinoziste avec mon

environnement


Je suis l’usine elle est moi elle est elle et je suis moi


Cette nuit

Nous oeuvrons

[...]»


«A quand la pause

Je chante pour passer le temps

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Est-ce ainsi que je vis

Et même de ne plus rien y comprendre

De n’en plus pouvoir

Je travaille

J’encule tous les cons du travail social mon

soi-disant vrai métier qui m’ont recalé à la

suite d’entretiens d’embauche

Je suis un travailleur moi

[...]

Pause

Boire du café

Fumer des clopes

[...]

J’y retourne

Je repousse mes boeufs

D’autant que les effets des anti-inflammatoires

commence à s’estomper

Encore deux heures et c’est la quille

La débauche»


«L’usine bouleverse mon corps

Mes certitudes

Ce que je croyais savoir du travail et du repos

De la fatigue

De la joie

De l’humanité

[...]

Demain

Il faut aller bosser

Et quand je rentrerai

Demain

On ira faire une balsade plus longue

Là je n’en peux plus

[...]

Juste me reposer d’ici là»


«[...]

Il y a qu’il n’y aura jamais

De

Point final

A la ligne»


PONTHUS, Joseph, A la ligne, feuillet d’usine , Paris, La table ronde, 2019

«Il semblait que le travail répétitif pût mener dans deux directions très différentes : l’une positive et fructueuse, l’autre destructrice.»


SENNETT, Richard, Le travail sans qualité, Les conséquences humaines de la flexibilité , Paris, Albin Michel, 2000

«[...] les êtres humains sont des êtres sociaux qui s’atrophient, voire se décomposent physiquement, dès qu’ils sont privés de contacts réguliers avec leurs semblables.»


GRAEBER, David, Bullshit Jobs , Les Liens qui Libèrent, 2018

«[...] fordisme : mode de développement industriel visant à accroître par la réorganisation du travail, production standardisée de masse, apparition de la ligne d’assemblage, parcelisation des tâches, hausse combinée de la production, de la productivité et donc de la consomation. Baisse des coûts de production, meilleur contrôle du travail ouvrier, le fordisme favorise donc la consomasion de masse.»


KEUCHEYAN, Razmig, Les besoins artificiels, comment sortir du consumérisme? , Paris, Zone, 2019

CUARON, Alfonso, Le fils de l’homme , [DVD], Royaume-Unis, Etats-Unis, Strike Entertainment, Relativity Media, Hit & Run Productions, 2006

«Dans la tradition marxiste, l’aliénation désigne le processus par lequel le capitalisme suscite des besoins artificiels qui nous éloignent de cet état.»


«L’écart entre le possible et le réel.»


KEUCHEYAN, Razmig, Les besoins artificiels, comment sortir du consumérisme? , Paris, Zone, 2019

«On ne pense plus que montre en main, comme on déjeune, le regard fixé sur les bulletin de la Bourse - ont vit comme quelqu’un qui sans cesse ‘pourrait rater’ quelque chose.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

LSD Série Documentaire : Le salariat n’est pas mort, il bouge encore , [en ligne], France Culture, 2017

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-le- salariat-n-est-pas-mort-il-bouge-encore

PREVIEUX, Julien, Lettre de non-motivation, Paris, Zone, 2007


Thomasset Vincent : Lettres de non-motivation (d’après le projet de Julien Prévieux), [en ligne], Viméo, 2015 https://vimeo.com/148406607

«Elle ne voulait pas que je le dise, parce qu’elle avait honte de la pauvreté. Parce que les gouvernements, les dominants, font sans cesse croire aux pauvres qu’ils sont responsables de leur pauvreté, que c’est de leur faute parce qu’ils n’ont pas assez étudié, pas assez travaillé... Ce qui fait que des gens qui ont souffert ne veulent plus dire : ‘J’ai souffert’, et c’est un enjeu politique majeur.»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique , Paris, PUF, 2021

METZLER SMITH, Molly, MAID , Etats-Unis, 2021

«Qu’importe même s’il est encore 8 heures. C’est mille fois mieux si l’on est pourvu d’un paquet de cigarette et que l’on prenne le temps de résoudre tous ces problèmes du jour avant de se laver les dents. Dans cette position confortable, on peut évaluer ses réussites et ses erreurs du jour précédent, et déterminer ce qui est important dans le programme de la journée. Il vait mieux arriver à son bureau à 10 heures, maître de soi, que d’y entrer ponctuellement à 9 heures ou même un quart d’heure plus tôt, pour surveiller ces employés comme un conducteur d’esclaves et s’énerver sur des riens ainsi que disnet les Chinois.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«Sa peur était que les décisions qu’il devait prendre et la vie à laquelle il était astreint pour survivre dans l’économie moderne ne laissent aller à la dérive sa vie intime et affective»


SENNETT, Richard, Le travail sans qualité, Les conséquences humaines de la flexibilité , Paris, Albin Michel, 2000

«Leur vraie passion est le profit. Pour gagner de l’argent, ils exploitent le manque de temps du travailleur pour déjeuner.»


Exploiter le manque de temps, être sans cesse pressé, renforcer l’impression d’oppression, de manque de temps. Nous vivons comme des personnes qui ont sans cesse peur de rater quelque chose.


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris , Les Liens qui Libèrent, 2019

«Plutôt que la transmission de données high-tech, les places boursières ou de libre-échange, c’est la dimension temporelle du néocapitalisme qui affecte le plus directement la vie émotionnelle des gens hors du lieu de travail.»


SENNETT, Richard, Le travail sans qualité, Les conséquences humaines de la flexibilité , Paris, Albin Michel, 2000

Louis Zerathe, Gagner sa vie, Perdre son temps , 2021

«Rien n’est facile, c’est comme ce qu’on disait tout à l’heure sur les usines, si un ouvrier me dit : ‘mais moi je veux continuer de travailler à l’usine’, est-ce-que je peux lui répondre : ‘mais non, l’usine est aliénante et violente, tu ne dois pas vouloir de ça?’ Qui peut décider pour un autre de ce qui est violent? Il n’y a pas de réponse facile.»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique , Paris, PUF, 2021

«Mais le capitalisme se nourrit de cette force d’ironie, elle ne l’atteint pas. [...] ‘interpassivité’ [...]»


«Cet anticapitalisme tout en gestuelle est loin de mettre en cause le capitalisme, il vient en fait le renforcer.»


«Il est possible d’envisager le fascisme ou le stalinisme sans propagande, mais le capitalisme peut très bien fonctioner et en un sens même se porter mieux sans que personne ne prenne sa défence.»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative? , Genève, Entremonde, 2019

«Ce qui revient le plus souvent, dans ce que nous disent les gens, c’est le sentiment de ne pas être entendu, et ces gens articulent la plupart du temps ce sentiment à celui d’une censure par la culture du ‘politiquement correct’ ... [...] sentiment d’être pris au piège par des règles qu’ils n’ont pas contribué à créer.»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique , Paris, PUF, 2021

«Comment décider de ce qui a une valeur durable pour nous dans une société impatiente, qui ne s’intéresse qu’à l’immédiat? Comment poursuivre des objectifs à long terme dans une économie consacrée au court terme? Comment cultiver des loyautés et des engagements mutuels au sein d’institutions qui sont constamment disloquées ou perpétuellement refaçonnées? Telles sont les questions que pose le néocapitalisme de la flexibilité quant au caractère.»


SENNETT, Richard, Le travail sans qualité, Les conséquences humaines de la flexibilité , Paris, Albin Michel, 2000

«N’est-il pas absurde de dépenser notre argent durement gagné dans un appareil destiné à faire commencer chaque jour de notre vie, de la façon la plus désagréable possible, ne profitant qu’à l’employeur auquel nous vendons notre temps?»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«[...] ‘réalisme capitaliste’ : l’idée généralement répandu que le capitalisme est non seulement le seul système politique et économique viable, mais aussi qu’il est même impossible d’imaginer une alternative cohérente à celui-ci.»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative? , Genève, Entremonde, 2019

«L’accumulation du capital s’enracine aujourd’hui dans la vie. Soit que celle-ci engendre directement de la valeur via la marchandisation de la santé (ou de la maladie), du service à la personne ou de l’attention.»


«Le capitalisme colonise le temps, les frontières entre le travail et le hors-travail deviennent de plus en plus floues.»


KEUCHEYAN, Razmig, Les besoins artificiels, comment sortir du consumérisme? , Paris, Zone, 2019

«Comment entretenir des relations sociales durables? Comment un être humain peut-il se forger une identité et se construire un itinéraire dans une société faite d’épisodes et de fragments?»


SENNETT, Richard, Le travail sans qualité, Les conséquences humaines de la flexibilité , Paris, Albin Michel, 2000

Jonathan (IDE) : Les 14 besoins de Virginia Henderson, [en ligne], Entraide, 2019

https://entraide-esi-ide.com/les-14-besoins-de-virginia-henderson/

«Les ateliers sont devenus des manufactures, les travailleurs indépendants sont devenus des employés, les familles se sont misent à vivre avec des salaires et à acheter dans les épiceries ce qu’elles auraient pu cultiver elles-mêmes auparavant. Elles ont sans doute gagné plus d’argent, mais un coup terrible a été porté à leur qualité de vie. Le chaos joyeux, le travail au rythme des saisons, la détermination de l’heure grâce au soleil, tout cela a été remplacé par la culture du travail, brutale et standardisée, dont nous souffrons aujourd’hui.»

HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

ADELY, Emmanuel, Je paie, Paris, Inculte, 2006

Binninger Susanne, Beyer Britt : Sur la piste de l’argent, [en ligne], Arte, 2021

https://www.arte.tv/fr/videos/100294-000-A/sur-la-piste-de-l-argent/

«Nous croyons que l’argent n’est qu’un jeton dénué de sens, sans valeur intrasèque, et pourtant nous agissons comme s’il avait une valeur sacrée.»


«Le capital est un parasite abstrait, un vampire insatiable, et il fabrique des zombies, mais c’est notre chair vivante qu’il convertit en travail mort et c’est nous qui sommes les zombies axquels il donne naissance.»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative? , Genève, Entremonde, 2019

«Le temps étant désormais de l’argent, on a pu commencer à parler de gaspiller ou tuer le temps, gagner ou perdre du temps, courir après le temps, etc.»


GRAEBER, David, Bullshit Jobs, Les Liens qui Libèrent, 2018

REED, Peyton, The Yes Man , [DVD], États-Unis, Heyday Films, 2009

LINHART, Robert, L’établis, Paris, Edition de Minuit, 1978

«La peur est le coeur du problème. Elle nous paralyse.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue , Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«C’est étrange d’ailleurs, car cette violence est ultra-invisible, et en même temps elle n’interpelle presque plus.»


LOUIS, Edouart, Ken, LOACH, Dialogue sur l’art et la politique , Paris, PUF, 2021

«[...] un tel niveau de corruption qu’on n’arrive même plus à s’en scandaliser, ou même à y prêter attention.»


FISCHER, Mark, Le réalisme capitaliste : n’y a-t-il aucune alternative?, Genève, Entremonde, 2019

CASILLI, Antonio, Dominique, MEDA, En attendant les robots : Enquête sur le travail du clic, Paris, Seuil, 2019

Zenine Rafik : A l’ère de la surveillance numérique, [en ligne], France Culture, 2021

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-a-l-ere-de-la-surveillance-numerique

«La peur de ne pas y arriver»


«L’auto-détestation»


«le sentiment de culpabilité»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

«L’acte de fumer harmonise l’activité et l’inactivité.»


HODGKINSON, Tom, L’art d’être oisif dans un monde de dingue, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2019

Fleury Fontaine, INDEX, 2017

https://fleuryfontaine.fr/index/